vendredi 30 mai 2014

L'île de Chiloé


L'île de Chiloé est le point le plus au sud de notre périple sur le continent sud-américain. Nous ne pourrons malheureusement descendre plus bas : l'hiver se prépare ici, les températures frisent avec 0, il y a du vent, et il pleut presque tous les jours, et en très grande quantité. Il y a d'ailleurs des innondations dans tout le sud du pays, tandit que la terre de feu est cachée sous 1m de neige. Bref il faudra revenir en été (c'est à dire en décembre - janvier) ici si nous voulons aller plus au sud.   

En attendant, l'île de chiloé nous ouvre les bras. On nous a averti qu'il pleut tout le temps ici, ce qui est assez vrai (surtout pour nous en automne). En fait, l'île s'étend sur près de 100km. La vie y est assez dure, il y a peu de soleil, les villes sont entourées de forêts et de tourbières, les activités principales sont l'exploitation des forêts, la pêche et l'agriculture. Les églises de l'île, construites uniquement en bois, sans un clou, sont inscrites au patrimoine mondial de l'humanité et font la fiereté de ses habitants. La dureté du climat et l'isolement de l'île a permis de maintenir son caractère protégé, et on a adoré ! 

Ancud:

C'est la ville la plus au nord de l'île, c'est donc là que nous arrivons. Beaucoup d'hôtels sont fermés en cette saison. Il n'y a aucun touristes, et presque personne dans les restaurants. Nous trouvons donc assez facilement une chambre dans un petit hôtel qui surplombe la mer et nous partons explorer la ville. A midi, nous goûtons à la spécialité locale, le curanto. Cest un plat à mi chemin entre la choucroute et la paella : multiples coquillages, lard fumé, saucisses, pommes de terre, poulet et une sorte de galette de pommes de terre, le tout cuit sous terre traditionnellement. Il fait assez froid et humide, le plat est donc excellent, spécialement en cette saison. Coquillages mise à part, cela ressemble vraiment à de la nourriture allemande. En fait, beaucoup d'allemands se sont installés ici au 19ème siècle. La cuisine chilienne est de ce fait très inspirée de la cuisine germanique. 

Pierre devant la capitainerie



Pierre et son (énorme) curanto !


Après le repas, nous visitons le musée d'Ancud, qui contient pas mal d'info sur l´histoire de l'île. Il ya aussi un squellette d'une baleine bleue qui s'est échouée sur la plage quelques années auparavant. Impressionnant!

Pierre et le squelette de baleine bleue

Autour de la ville, les espagnols ont construit quelques forts pour protéger leur possessions, et barrer si besoin le chemin aux français et hollandais.

Le fort de San Antonio

Pierre au fort

Vue sur la ville d'Ancud

Il fallait que je la mette ... :)

Castro :

Le lendemain, nous faisons route vers Castro, la capitale de l'île, à 90 minutes de là. La ville est située au centre de l'île, non loin de là se trouvent un parc national, ainsi que plusieurs villages possédant une église classée. La ville est également célébre pour ses palafritos, des maisons sur pilotis construites sur la plage. 

Les maisons sur pilotis

L'Église d'Ancud

Sur le port, il est possible de goûter à quelques autres spécialités de l'île : ceviche de saumon (du saumon cuit à froid avec du citron, oignons, persil et huile d'holive), oursins eux aussi servis dans la même sauce, crabe gratiné au fromage (un des plats préférés de Juliette), et soupe de congre (une sorte de grosse anguille). Bref, on s'est encore une fois régalés. 

Les bateaux



Notre entrée : du poisson, des coquillages et de l'oursin cru ! Mmmh !

Suivi par le plat de résistance !

Miam, le grattin de crabe et de fronage !

Parc National :

Le lendemain, nous décidons de visiter le parc national. Il pleut un peu le matin, mais étant optimistes, nous partons quand même en forêt. Il a plu un déluge toute la journée. Le parc, situé sur le côté est de l'île, est particulièrement exposé. Nous avons pu quand même découvrir la végétation si particulière de l'île. Le temps ne nous a pas permis de voir autre chose que des grenouilles. Mais l'endroit est habrite un écosystème très riche et varié : baleines, pinguins, oiseaux de toutes sortes, renards, ... 

La pluie du matin n'effraie pas le pélerin !

On garde le sourir, même sous la pluie !

La végétaion est recouverte de mousse

Notre belle petite grenouille


Dalcahue & Achao :

Le lendemain, nous décidons d'aller jusqu'à Achao, sur l'île de Quinchao. Nous allons tout d'abord à Dalcahue, où nous devons prendre un autre mini-bus et traverser en bac. Nous faisons la conversation avec un Chilote qui travaille durant la saison à Puntas Arenas. Je suis contente, car mon espagnol s'améliore de jour en jour, et je me débrouille !

Superbe paysage à Dalcahue

Le bus arrive et nous montons à bord. Il est plein à craquer et nous devons mettre notre sac à dos à l'avant, près du chauffeur. Il nous dépose devant l'église d'Achao. Pour changer, il pleut des cordes. Nos visitons l'église et nous sommes surveillés par une dame fort peu souriante ! Elle se déride lorsque Pierre souhaite lui acheter deux cartes postales. Je demande à Pierre de me passer le sac-à-dos pour que je les range.

M****, on a plus le sac !! On l'a oublié dans le bus ! Ni une, ni deux, on court à l'endroit où nous avons vu le bus pour la dernière fois. Il n'est plus là ! On se précipite à la station de bus. Il n'est pas là non plus !

Je vois deux papis qui nous regardent, mais mon espagnol n'est pas assez bon pour leur expliquer la situation ! Je vois un gars plus jeune avec un sac-à-dos et je lui demande comment ca s'appelle en espganol. Avec ce mot clé, je lui explique que nous avons oublié notre sac dans le bus. Il me dit que le bus va surement revenir, il ne faut pas qu'on s'inquiète, en plus les gens ne sont pas voleurs. Oui, on essaie de respirer. Dans le sac, il y a juste le réflexe et un disque dur. Noooon !!!

Un minibus arrive et le jeune monte à bord. Il nous dit de venir. Le conducteur et son bras droit me demandent des précisions. Je leur sors la carte de l'île, leur explique où et quand on a pris le bus, ... Mais il ne savent pas trop. Je leur précise que le bus est rouge, et là, ils réagissent positivement, en me demandant s'il y avait des écritures jaunes dessus. Aucune idée, mais oui, c'est possible. Ils nous embarquent et vont nous déposer chez le conducteur. Enfin, c'est ce qu'on croit avoir compris. Il roule TOUT DOUCEMENT, à 10 à l'heure et prend plein de monde. Puis après une attente INTERMINABLE, il s'arrête et nous indique où aller. On lui règle la course et nous marchons.

Nous voyons un bus garé à gauche. Mais il est bordeaux. On est découragé, et on se dit que c'est pas lui. On y va quand même. Pierre reconnait une écriture dessus, et moi je reconnais le coffre que j'ai ouvert pour aider un monsieur à charger ses courses. On rentre dans un grand hangar, et c'est bien notre chauffeur qui est là ! Ahhhh quel soulagement ! Il nous fait un grand discours, auquel nous ne comprenons strictement rien et on commence à se dire qu'il ne l'a plu. Mais il nous emmène au bus et nous tend notre sac. On le remercit chaleureusement et il nous demande de revenir dans le hangar. Son compère nous demande si on sait parler anglais et espagnol. On lui dit que pas de problèmes pour l'anglais, mais que l'espagnol, c'est pas terrible. En fait, il nous demande de lui traduire l'étiquette de maintenance de son compresseur à air, qui est écrite en anglais.

Nous voici donc accroupis tous les trois autour du compresseur, en train d'essayer de traduire de mots comme pression, valve, gauge en espagnol ! On fait des signes, des mimes, ... et ca marche ! On arrive à se faire comprendre.

Il nous remercie à son tour et nous repartons, contents et soulagés ! Nous reprenons un bus pour Dalcahue où nous déjeunerons et visiterons la ville.

Dalcahue

lundi 26 mai 2014

Santiago du Chili

Nous n'avons pas beaucoup dormi dans l'avion : le départ était vers 23h, l'atterrissage à 5h30 du matin, avec 2h de décallage horaire, il nous resta seulement 4h pour manger le repas servi à bord, et essayer de dormir un peu. Bien sûr l'avion est arrivé en avance. Nous voilà donc dehors à 6h du matin, pas vraiment très frais.

A cette heure là, pas question de trouver un bus. Nous prenons donc un taxi qui nous conduit directement à un hôtel que nous avions repéré dans le guide. Seulement, les hôtels aussi sont fermés ! Nous réveillons le pauvre gardien de nuit d'un premier hôtel. Il nous répond gentillement  par l'interphone que tout est complet et qu'il faudra revenir vers 15h pour avoir une chambre, sans même ouvrir la porte. Pas question d'attendre si longtemps. Nous serions mieux dans un lit qu'au bord de la route. Nous cherchons donc un second hôtel. Là aussi on nous répond qu'il va falloir attendre. On aurait vraiment dû rester à l'aeroport plutôt que de descendre en ville !

Désespérant un peu de trouver un hôtel, nous cherchons en vain un café. Seulement là aussi, tout est fermé. Les chiliens se couchent assez tard, et du coup rien n'ouvre avant 8h, voire 10h pour la plupart des magasins. En plus c'est l'automne ici, et il fait froid. Nous trouvons refuge avec nos gros sacs à dos dans une station de métro, qui est apparemment la seule chose d'ouverte et chauffée aux alentours. De vrais SDF !

Après nous être un peu réchauffés, nous décidons de prendre le métro jusque Universidade de Chile, qui est le quartier le plus central, et donc où nous avons le plus de chance de trouver quelque chose d'ouvert. Mais là aussi, aucune chance ! Après avoir parcouru en vain les principales rues du quartier à la recherche de quelque chose d'ouvert, nous nous asseyons sur un banc, un peu fourbu à cause des sacs.

Juliette fait ami-ami avec un chien errant, qui cherche sans doute un peu de caresses, mais surtout quelqu'un pour lui payer un petit déjeuner. Il ne nous lachera plus de toute la matinée. Le problème, c'est qu'il aboie au passage de chaque personne portant une capuche. Et comme il reste tout le temps avec nous, on a un peu peur que les gens le prenne pour notre chien. Vers 8h30, après deux heures et demi d'attente et de marche dans les rues, un premier café ouvre enfin. Nous entrons à l'intérieur. Le chien, après quelques hésitations, s'assoit à la porte, et continue à aboyer les passants. Ici, il n'y a pas de tables et de chaises, seulement des petits comptoirs où l'on peut poser sa tasse et son journal. Bref, même si c'est toujours meux que d'être dans la rue, et même si le café est très bon, nous ne nous éternisons pas trop longtemps. Nous sortons discrétement par une autre porte (pour éviter le chien qui nous attend toujours devant le café), et reprenons le métro. Vers 10h du matin, nous sommes de retour au point de départ. Nous nous retrouvons donc devant un des hôtels, qui est ouvert cette fois-ci. Et cette fois ci, il y a une chambre de libre ! Ouf! Nous nous écroulons dans le lit et pouvons enfin dormir un peu. 

Nous émmergeons vers 16h. Oups, la journée est déja passée ! Le temps de prendre une douche et de se préparer à sortir, et il fait de nouveau nuit. Nous nous promenons dans le quartier et trouvons un petit restaurant pour le souper. Je prends une Chorrillana sans trop savoir ce que c'est. On me sert une montagne de frites, couverte de morceaux de saucisses et d'oignons grillés. Le tout recouvert d'un oeuf au plat. Le tout est très bon, à défaut d'être léger. En même temps, le dernier repas ayant eu lieu la veille au soir, je fais honneur au plat !

Le lendemain, nous visitons enfin Santiago. C'est une ville sympa comptant 5 millions d'habitants soit quand même 30% de la population chilienne. La ville est agréable à vivre.

Santiago

On aperçoit entre les immeubles les Andes enneigées au loin. La ville est en effet entourée de montagnes. La mer (tout comme les stations de ski) est à une bonne heure de route. Bref, un positionnement idéal.

Les Andes en arrière plan

La plupart des bâtiments sont relativement modernes. Il reste encore quelques batiments coloniaux mais la plupart des immeubles sont des tours en béton, dont la plupart mériteraient un bon ravalement. Cela mis à part, on se croirait en Europe.

Santiago

Nous nous rendons au marché pour manger une des spécialités de la ville, la paila marina. En fait, le batiment du marché, une belle halle métallique datant de la fin du 19ème siècle, héberge surtout des restaurants. La Paila marina est une soupe de fruits de mer. Moules, crevettes, et d'autre sortes de coquillages qui n'existe que dans cet endroit du monde (piure et picoroco), le tout accompagné d'un bon petit blanc chilien. J'ai adoré !

Dans le centre

Après le repas, nous nous sommes promenés en ville et avons visité le musée d'art précolombien (qui donne une bonne idée de toutes les civilisations ayant vécu sur le continent avant que les Européens débarque). Ensuite, nous avons pris un fulniculaire qui conduit au sommet d'une montagne dominant la ville. La vue est sensationnelle ! Malheureusement pour nous, le brouillard d'automne couvrait un peu le relief. Mais ça reste très joli !

La ville à la tombée de la nuit

Sur la montagne San Cristobal
Le jour suivant nous continuons à explorer la ville. Nous passons devant le musée de Santiago, qui est malheureusement fermé pour restauration. Nous visitons la maison de Pablo Neruda, qui est sans doute le poéte le plus célébre du Chili (il a même reçu un prix nobel). La visite nous permet d'en apprendre un peu plus sur la vie du poéte, mais surtout sur la dictature de Pinochet et les évenements qui marquèrent le Chili du 20ème siècle. La maison est restée meublée et décorée comme elle le fût dans les années 70, ce qui lui donne un certain charme.

Santiago et les Andes en arrière plan

Après un café dans le quartier de Bellavista, nous achetons un billet de bus pour le lendemain. Nous partons pour l'île de Chiloé, dans le sud du pays. Ce sera un bus de nuit. Nous profitons de la journée suivante pour nous reposer, travailler sur le blog, et chercher une librairie. Ensuite, direction la gare routière. Les trajets en bus au chili, c'est le grand luxe! Seulement 24 siéges qui s'inclinent presque totalement, service à la place, plateau repas... On n'est pas habitués à tant d'attentions!

Le bus avec des sièges XXL ! La grande classe !

- Pierre -

jeudi 22 mai 2014

L'île de Pâques

Copyright Eric Gaba – Wikimedia Commons user: Sting

Jour 1 - Promenades

Nous y voila au bout du monde ! Imaginez : située à 5h30 de vol du continent, en plein milieu du pacifique. Ce petit coin de terre d'à peine 10km par 15 fut sans doute un des endroits les plus isolés de la planète. Heureusement, maintenant, les vols quotidiens depuis Santiago (et hebdomadaires depuis Papeete) permettent de rejoindre l'île facilement. Jusque la fin des années 60, avec la première liaison commerciale, il fallait au minimum 2 semaines de bateau pour atteindre l'ile.

Même si celle-ci est devenue accessible, elle reste un endroit unique, et qui posséde un certain pouvoir. Quand on voit les immenses vagues d'un bleu turquoise s'exploser contre les rochers noirs de l'île, que l'on sent le vent souffler en permanence sur le sol dégarni, empéchant même les arbres de pousser, on se dit qu'il se dégage une grande puissance de ce petit coin de terre perdu. Et ce, même avant d'avoir vu le premier Moai. L'île se ressent autant qu'elle se visite.

Pour venir ici, depuis Auckland, il nous à fallu tout d'abord prendre un vol jusque Santiago. 11h de vol au dessus du pacifique, sans même passer au dessus d'un rocher. Du bleu, du bleu, du bleu. Ensuite, demi tour! Depuis Santiago, de nouveau 5h de vol dans l'autre sens! Au total, 26 heures de trajet, dont 17h en vol. Avec les 19h de décalage horaire, nous sommes partis à 16h de Auckland pour arriver à 23h le même jour, un peu dingue, non?

Après cette journée la plus longue de notre vie, nous allons vite nous coucher. Le lendemain, le réveil est difficile, à cause du décalage horaire. Nous passons notre première matinée pour découvrir le village, qui habrite la majorité des 5000 habitants de l'île et des touristes. On est en polynésie. Les gens parlent non seulement espagnol, mais aussi Rapa Nui, le dialecte de l'île, qui se rapproche du polynésien parlé à Thaiti ou encore en Nouvelle-Zélande. Le village posséde beaucoup d'infrastructures pour sa taille. Outre l'aéroport international (agrandi pour que la navette spatiale américaine puisse attérir en cas d'urgence), il y a tout le comfort possible : des écoles, un gymnase, de nombreuses superettes, un petit marché couvert, un office de tourisme, une antenne pour le téléphone portable et les 4 chaines de télévision, ainsi que les radios diffusées sur l'île. Une immense antenne satellite assure les communications avec le reste du monde.

Au centre du village, les petites superettes vendent peu de choses, et pour un prix très élevé. Des gens du coin vendent également des produits frais (légumes, viandes et poissons) dans la remorque de leur camion stationné au bord de la route. Pour éviter de trop utiliser notre budget, nous avons decidé de nous faire à manger nous même. En plus, le camping dans lequel nous avons une chambre posséde une cuisine. J'ai ramené avec moi une dizaine de kilos de conserves pour les 4 jours. Avec quelques fruits et légumes frais produits sur l'île, on ne devrait pas mourrir de faim ! Par contre, impossible de trouver du poisson et la viande ne fait pas vraiment envie.

Nous profitons de notre visite à l'office de tourisme pour réserver un guide pour le lendemain. Il s'appelle Christophe, et c'est un français qui vit sur l'île, après avoir roulé sa bosse dans toute la polynésie. Il est très sympa!

Après  le déjeuner, nous partons en companie de Nicolas, un autre touriste arrivé en même temps que nous pour notre première randonnée vers le nord. Il faut tout d'abord longer la mer, au sommet de falaises où viennent s'écraser les vagues. Nous apercevons tout d'abord un superbe alignement de Moais. Nous en avions déja vu quelques uns dans le village (la plupart de ceux du village sont d'ailleurs des faux, construits récemment avec d'autres types de roches). Mais là c'est différent: il y en a beaucoup, alignés, dos à la mer, posés sur plateforme qui domine l'océan.

Derrière eux, un mur plonge jusqu'au niveau de l'eau. Un peu plus loin, nous visitons des grottes crées lors d'erruptions volcaniques. Le soleil se couche déja et il faut rentrer. Juliette qui a un peu mal aux jambes à cause du vol et rentre en longeant la mer avec Nico, je passe par les terres, et me retrouve devant les moais vu précédemment pour le coucher du soleil. Magnifique.

Pierre dans la grotte

- Pierre -

Jour 2 - Tour de l'île

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous préparons pour notre tour de l´île avec Christophe. Nicolas est aussi de la partie. Christophe passe à 10 heures et nous nous rendons tous les 4 dans sa voiture (4x4) au nord de l´île, à la plage d'Anakena. C'est une superbe petite plage de sable blanc, où se situe une magnifique plateforme de Moais, certains avec leur pukao (leur chignon).

La plage d'Anakena, la plateforme et ses Moais, et des cocotiers Tahitiens plantés par l'Homme (et qui sont stériles)

Il y a près de 900 Moais sur l´île. Ce sont des monolythes, provenant quasiment tous d'une même et seule carrière de Rana Raraku. Ils sont principalement faits de tuf. Le pukao, provient quant à lui d'une autre carrière et est fait en tuf rouge (de la mousse de lave solidifiée). Les Moais ont des tailles différentes, comprises entre 2 à 9 mètres et un poids variant entre 14 à 80 tonnes ! Quasiment tous les Moais sur des plateformes regardent vers l'intérieur de l'île.


Le dos des Moais. Une pierre du mur n'est autre que le visage d'un Moai. Que fait-il ici ?
Nous nous prenons une grosse averse et rentrons nous mettre à l'abris dans la voiture. Le temps change très rapidement ici.

Nous allons ensuite nous rendre sur le site du Papavaka, où nous allons admirer de beaux pétroglyphes. Malheureusement, les photos ne rendent pas grand chose. Nous pourrons constater que l'un des pétroglyphes a été redessiner à l'aide d'une pierre, et que cela déforme le motif. C'est donc absolument à ne pas faire ...

Une fois la visite des pétroglyphes, nous avons la surprise d'avoir un pneu de crevé ! Ca arrive vite ici ! Christophe se penche sur le problème et nous sommes comme à la DDE : 1 qui bosse et 3 qui regardent ! Je décide donc d'aller faire des photos de l'autre côté de la route car il y a des chevaux en liberté qui se promènent.

Impossible de changer la roue pour cause de cric qui ne convient pas. Christophe met donc une bombe anti-crevaison dans son pneumatique et nous devons aller au garage en ville. Il a fait réparer sa roue hier, mais la réparation n'a pas tenu. Nous arrivons au garage, et le garagiste indique à Christophe où se trouve le matos pour changer sa roue et ne fait rien !

Bref, une fois la roue de secours installée, nous reprenons la route et nous rendons à la carrière Rano Raraku. Nous cassons la croûte avec des empanadas achetés le matin. Nous discutons avec les gardes du parc qui mangent à côté de nous. Ils ont un beau plateau de ... restes de poissons : arêtes et têtes de poissons ! Ce qu'ils préfèrent dans le poisson ? Sucer la tête bien sur ! Le cerveau et les yeux, il n'y a rien de meilleur ! Je les regarde, perplexe malgré moi, car si il y a une partie du poisson qui me fait bien horreur, ce sont les yeux ! Combien de fois, j'ai vu ma mère ouvrir la papillote et ai regardé avec un profond dégoût les yeux du bar rester collés sur le papier d'alu !!

Après ce déjeuner frugale, nous commençons la visite de la carrière. Et que de beautés de nous attend !

Sur près de 900 Moais, plus de 400 sont encore à la carrière, à un stade de construction plus ou moins avancé. Pourquoi tous ces Moais sont-ils restés inachevés ? On a même retrouvés les outils dans la carrière.
Lorsque les européens sont venus sur l'île au 18e siècle, tous les Moais étaient couchés au sol. Guerres, tsunamis, tremblements de terre ? Il y a de nombreuses hypothèses, mais qui ne sont que des hypothèses. Rien de sur ! C'est fascinant ! Durant longtemps, on a cru que les Moais n'avaient qu'un visage. Mais en creusant, on a découvert que leur visage n'est qu'une petite partie, leur corps étant plus imposant encore, mais enfoui dans le sol.

Tous ces Moais sont aux pieds de la carrière, mais ne sont pas finis.

Des Moais, dont seule la têtes emmerge de la terre.

Nous ne voyons qu'une petite partie des Moais.

La pause devant ces géants qui ne sourient jamais.

Encore plus de Moais, toujours pas finis.

Des voiliers et le Ahu Tongariki que l'on aperçoit.

Nous continuons notre marche puis allons voir le cratère du volcan qui servait de carrière.

En sortant du cratère, la belle lumière se reflète sur une végétations aux nuances argentées.

Nous nous rendons ensuite au Ahu Tongariki. Il s'agit de la plus grande plateforme de l'île, sur laquelle sont posés 15 Moais.

Dans les années 1960, il y a eu un terrible tremblememt de terre au Chili, ce qui a créé d'immenses vagues qui sont venues frappées cette partie de l'île. Les Moais, ont été emportés à une centaine de mètres, ce qui montrent la force exceptionnelle de ces vagues, aux vues du poids colossal des Moais.

Le Ahu Tongariki

Panorama du Ahu Tongariki

Ahu Tongariki en 1914. A cette époque les Moais étaient renversés au sol. No copyright - Public domain.

 Après cette journée riche en découvertes et en mystères, nous rentrons au village !

Jour 3 - Randonnée vers Rano Kau et Orongo

Ce matin, nous décidons de nous promner au village. Le midi, nous mangeons rapidement, et décidons d'aller au volcan Rano Kau et au village d'Orongo à pieds. Mous longeons tout d'abord la superbe côte, ou le Pacifique bleu azur se déchaine contre les falaises de l'île.

Le Pacifique bleu azur vient se jeter sur les rochers.


Pierre le long de la côte

Pierre

Nous arrivons en haut du volcan, au bord du cratère, et c'est juste magnifique ! Quelle vue !

La pause devant le cratère

Panorama du cratère
Une fois en haut, nous longeons le cratère pour nous rendre aux ruines du village d'Orongo. Ce village était utilisé par les Rapa Nuis seulement pour les cérémonies. La cérémonie de l'Homme-Oiseau se déroulait une fois par an. Il s'agissait d'une course pour rapporter le premier oeuf de manutara de l'îlot Motu Nui à Orongo.

Les maisons en pierre ont la forme de maison-bateaux. Elle sont très basses, de forme ovales, avec une toute petite entrée. Elles ont été terriblement endomagées par les européns (baleiniers, ...) qui arrachaient des pans entiers des maisons pour récupérer les magnifiques pétroglyphes, qui étaient les plus beaux de l'île !


Une maison (on voir le mur) et la chienne qui nous suivra tout l'après-midi

Après avoir terminé la visite, nous rentrons sous une averse d'eau ! Le coucher de soleil est juste superbe !


Juste devant notre camping

Ce soir, nous allons voir un spectacle traditionnel de danses Rapa Nui. Une énergie folle se dégage des hommes qui dansent sur la scène ! Les femmes sont plus gracieuses. Tous sont superbes dans leur costumes et l'on ne regrette qu'une chose, c'est que le spectacle ne dure qu'une heure !

Une femme Rapa Nui

Un danseur à la musculation bien développée (pour ne pas dire qu'il est super bien foutu !!)

Les beaux costumes et les beaux danseurs !

La petite photo !

Je n'ai pas pu résister !

Jour 4 - A cheval jusqu'au Ahu Akivi 

Aujourd'hui, un de mes rêves va se réaliser : nous allons faire du cheval sur l'île de Pâques. Nous allons nous rendre à Ahu Akivi, le point le plus haut de l'île.

Pantu vient nous chercher à 14h. On passe prendre 2 autres personnes avant d'aller chez lui. Nous serons donc 4 plus notre guide. Un jeune barbu vraiment bourru qui parle par grognements. Ca promet ! Il nous file une paire de guêtres, une charlotte pour mettre sous la bombe et la bombe. Distribution des chevaux, et le mien s'appelle Barby ! Oui, Barby ! Il n'y a qu'à moi que ca arrive ...

Nous partons donc joyeusement, sauf Peter, le gars des barbades qui a l'air de mourir de peur ! Une fois sur la route quitter, nous nous rendons compte que l'on peut faire ce que l'on veut avec nos chevaux ! Un petit coup de trot, un petit coup de galop ! Même Peter s'y met (enfn son cheval l'emmène pour nous rattraper !). Le guide s'aperçoit que Peter tient bien sur cheval et lui explique avec des mots que maintenant, c'est lui son maître, qu'il va lui apprendre toutes les ficelles du métier. Peter blanchi un peu plus. Notre guide, que l'on appelera maintenant Maestro souhaite que nos chevaux aillent plus vite. Il pousse donc des grognement terrifients et ni une ni deux nos cheuvaux partent à fond la caisse ! Je suis juste hyper heureuse, je m'éclate, mon cheval est un super pépère qui décoince bien ! On fait du galop, du triple galop ! Mon cheval transpire et moi aussi ! C'est la folie ! Pierre aussi a l'air de s'éclater !

Pierre sur son cheval dont il a oublié le nom !
J'ai la banane !

Toujours la banane !

Après un moment plus tranquille Maestro nous refait des grognements et les chevaux repartent au galop, et soudain s'arrêtent, au sommet, face à la mer, et nous restons scotchés face à cette vue magnifique !

Nous descendons de cheval, et allons nous promener. C'est juste magnifique !!

Panorama sur l'île

Vue sur l'île

Pierre et l'île
Nous remontons sur nos chevaux et nous rentrons tranquillement. Je n'ai jamais autant galopé de ma vie ! Maestro, sous ses airs bourrus est sympa ! Un cheval sauvage (ou semi-sauvage) nous passe tout près et Maestro est fortement intéressé. Il le prend en photo et l'observe longuement !

Nous rentrons au village, puis au camping. Nous nous lavons et dînons. Ce soir, Roger, le gérant du camping (qui est Tahitien) va nous amener à l'aéroport, car nous devons déjà partir.

Si jamais vous avez l'occasion de venir sur l'île de Pâques, n'écoutez pas ceux qui vous diront que 4 jours sont suffisants. Il faut rester au moins une semaine pour pouvoir s'imprégner de la magie de cette merveilleuse petite île !

- Juliette -