L'île de Chiloé est le point le plus au sud de notre périple sur le continent sud-américain. Nous ne pourrons malheureusement descendre plus bas : l'hiver se prépare ici, les températures frisent avec 0, il y a du vent, et il pleut presque tous les jours, et en très grande quantité. Il y a d'ailleurs des innondations dans tout le sud du pays, tandit que la terre de feu est cachée sous 1m de neige. Bref il faudra revenir en été (c'est à dire en décembre - janvier) ici si nous voulons aller plus au sud.
En attendant, l'île de chiloé nous ouvre les bras. On nous a averti qu'il pleut tout le temps ici, ce qui est assez vrai (surtout pour nous en automne). En fait, l'île s'étend sur près de 100km. La vie y est assez dure, il y a peu de soleil, les villes sont entourées de forêts et de tourbières, les activités principales sont l'exploitation des forêts, la pêche et l'agriculture. Les églises de l'île, construites uniquement en bois, sans un clou, sont inscrites au patrimoine mondial de l'humanité et font la fiereté de ses habitants. La dureté du climat et l'isolement de l'île a permis de maintenir son caractère protégé, et on a adoré !
Ancud:
C'est la ville la plus au nord de l'île, c'est donc là que nous arrivons. Beaucoup d'hôtels sont fermés en cette saison. Il n'y a aucun touristes, et presque personne dans les restaurants. Nous trouvons donc assez facilement une chambre dans un petit hôtel qui surplombe la mer et nous partons explorer la ville. A midi, nous goûtons à la spécialité locale, le curanto. Cest un plat à mi chemin entre la choucroute et la paella : multiples coquillages, lard fumé, saucisses, pommes de terre, poulet et une sorte de galette de pommes de terre, le tout cuit sous terre traditionnellement. Il fait assez froid et humide, le plat est donc excellent, spécialement en cette saison. Coquillages mise à part, cela ressemble vraiment à de la nourriture allemande. En fait, beaucoup d'allemands se sont installés ici au 19ème siècle. La cuisine chilienne est de ce fait très inspirée de la cuisine germanique.
Pierre devant la capitainerie |
Pierre et son (énorme) curanto ! |
Après le repas, nous visitons le musée d'Ancud, qui contient pas mal d'info sur l´histoire de l'île. Il ya aussi un squellette d'une baleine bleue qui s'est échouée sur la plage quelques années auparavant. Impressionnant!
Pierre et le squelette de baleine bleue |
Autour de la ville, les espagnols ont construit quelques forts pour protéger leur possessions, et barrer si besoin le chemin aux français et hollandais.
Le fort de San Antonio |
Pierre au fort |
Vue sur la ville d'Ancud |
Castro :
Le lendemain, nous faisons route vers Castro, la capitale de l'île, à 90 minutes de là. La ville est située au centre de l'île, non loin de là se trouvent un parc national, ainsi que plusieurs villages possédant une église classée. La ville est également célébre pour ses palafritos, des maisons sur pilotis construites sur la plage.
Les maisons sur pilotis |
L'Église d'Ancud |
Sur le port, il est possible de goûter à quelques autres spécialités de l'île : ceviche de saumon (du saumon cuit à froid avec du citron, oignons, persil et huile d'holive), oursins eux aussi servis dans la même sauce, crabe gratiné au fromage (un des plats préférés de Juliette), et soupe de congre (une sorte de grosse anguille). Bref, on s'est encore une fois régalés.
Les bateaux |
Notre entrée : du poisson, des coquillages et de l'oursin cru ! Mmmh ! |
Suivi par le plat de résistance ! |
Miam, le grattin de crabe et de fronage ! |
Parc National :
Le lendemain, nous décidons de visiter le parc national. Il pleut un peu le matin, mais étant optimistes, nous partons quand même en forêt. Il a plu un déluge toute la journée. Le parc, situé sur le côté est de l'île, est particulièrement exposé. Nous avons pu quand même découvrir la végétation si particulière de l'île. Le temps ne nous a pas permis de voir autre chose que des grenouilles. Mais l'endroit est habrite un écosystème très riche et varié : baleines, pinguins, oiseaux de toutes sortes, renards, ...
La pluie du matin n'effraie pas le pélerin ! |
On garde le sourir, même sous la pluie ! |
La végétaion est recouverte de mousse |
Notre belle petite grenouille |
Dalcahue & Achao :
Le lendemain, nous décidons d'aller jusqu'à Achao, sur l'île de Quinchao. Nous allons tout d'abord à Dalcahue, où nous devons prendre un autre mini-bus et traverser en bac. Nous faisons la conversation avec un Chilote qui travaille durant la saison à Puntas Arenas. Je suis contente, car mon espagnol s'améliore de jour en jour, et je me débrouille !
Superbe paysage à Dalcahue |
Le bus arrive et nous montons à bord. Il est plein à craquer et nous devons mettre notre sac à dos à l'avant, près du chauffeur. Il nous dépose devant l'église d'Achao. Pour changer, il pleut des cordes. Nos visitons l'église et nous sommes surveillés par une dame fort peu souriante ! Elle se déride lorsque Pierre souhaite lui acheter deux cartes postales. Je demande à Pierre de me passer le sac-à-dos pour que je les range.
M****, on a plus le sac !! On l'a oublié dans le bus ! Ni une, ni deux, on court à l'endroit où nous avons vu le bus pour la dernière fois. Il n'est plus là ! On se précipite à la station de bus. Il n'est pas là non plus !
Je vois deux papis qui nous regardent, mais mon espagnol n'est pas assez bon pour leur expliquer la situation ! Je vois un gars plus jeune avec un sac-à-dos et je lui demande comment ca s'appelle en espganol. Avec ce mot clé, je lui explique que nous avons oublié notre sac dans le bus. Il me dit que le bus va surement revenir, il ne faut pas qu'on s'inquiète, en plus les gens ne sont pas voleurs. Oui, on essaie de respirer. Dans le sac, il y a juste le réflexe et un disque dur. Noooon !!!
Un minibus arrive et le jeune monte à bord. Il nous dit de venir. Le conducteur et son bras droit me demandent des précisions. Je leur sors la carte de l'île, leur explique où et quand on a pris le bus, ... Mais il ne savent pas trop. Je leur précise que le bus est rouge, et là, ils réagissent positivement, en me demandant s'il y avait des écritures jaunes dessus. Aucune idée, mais oui, c'est possible. Ils nous embarquent et vont nous déposer chez le conducteur. Enfin, c'est ce qu'on croit avoir compris. Il roule TOUT DOUCEMENT, à 10 à l'heure et prend plein de monde. Puis après une attente INTERMINABLE, il s'arrête et nous indique où aller. On lui règle la course et nous marchons.
Nous voyons un bus garé à gauche. Mais il est bordeaux. On est découragé, et on se dit que c'est pas lui. On y va quand même. Pierre reconnait une écriture dessus, et moi je reconnais le coffre que j'ai ouvert pour aider un monsieur à charger ses courses. On rentre dans un grand hangar, et c'est bien notre chauffeur qui est là ! Ahhhh quel soulagement ! Il nous fait un grand discours, auquel nous ne comprenons strictement rien et on commence à se dire qu'il ne l'a plu. Mais il nous emmène au bus et nous tend notre sac. On le remercit chaleureusement et il nous demande de revenir dans le hangar. Son compère nous demande si on sait parler anglais et espagnol. On lui dit que pas de problèmes pour l'anglais, mais que l'espagnol, c'est pas terrible. En fait, il nous demande de lui traduire l'étiquette de maintenance de son compresseur à air, qui est écrite en anglais.
Nous voici donc accroupis tous les trois autour du compresseur, en train d'essayer de traduire de mots comme pression, valve, gauge en espagnol ! On fait des signes, des mimes, ... et ca marche ! On arrive à se faire comprendre.
Il nous remercie à son tour et nous repartons, contents et soulagés ! Nous reprenons un bus pour Dalcahue où nous déjeunerons et visiterons la ville.
Dalcahue |